Forces françaises de l'intérieur (FFI), armée clandestine constituée le 29 décembre 1943, luttant contre l'Occupation en France, pendant la Seconde Guerre mondiale.

Les FFI sont le résultat d'un processus complexe d'unification des mouvements de Résistance intérieure. Ils fédèrent ainsi l'Armée secrète, issue des Mouvements unis de résistance (MUR) rassemblés en mars 1943 par Jean Moulin (à peu près 90 000 hommes); les Francs-Tireurs et Partisans Français (FTP ou FTPF) structurés par les communistes depuis mars 1942 ; l'Organisation de résistance de l'armée, méfiante vis-à-vis des FTP, qui recrute parmi les militaires de carrière ; les maquis enfin. La capacité de contrôle de ces quelque 250 000 hommes est variable. De Gaulle envoie des délégués militaires nationaux (Marchal, puis Mangin, Bourgès-Manoury et Chaban-Delmas) qui désignent des délégués régionaux, le tout sous le commandement du général Kœnig, chef à Londres de l'état-major des FFI : ils doivent coordonner, au nom du Comité français de libération nationale, les actions des FFI pour le «jour J ». De son côté, le Conseil national de la Résistance (CNR) constitue lui-même sa propre structure de contrôle pour les FFI, avec le Comac (Comité d'action) qui nomme un état-major (Jussieu, puis Malleret alias Joinville).

Les FFI, malgré ces multiples structures de commandement, d'ailleurs souvent plus théoriques que réelles, sont effectivement engagées sur de nombreux fronts à partir du débarquement en Normandie : d'une part, par les sabotages qui freinent de façon décisive les déplacements de la Wehrmacht (plan vert pour les voies ferrées, plan bleu pour le réseau électrique, plan «tortue» pour les routes) ; d'autre part, par des actions militaires conjointes avec les forces alliées de libération, en Normandie et en Bretagne ; enfin, par des actions militaires où l'initiative leur revient, parfois dramatiques comme dans le maquis du Vercors, souvent victorieuses comme la Libération de Paris ou celle du centre de la France. Les FFI ont été ensuite incorporées pour la plupart dans la Ire armée du général de Lattre de Tassigny.

« Forces françaises de l'intérieur (FFI) », Encyclopédie Microsoft® Encarta® 2000. © 1993-1999 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.


Ecussons des FFI Forces Françaises de L'interieur

Extrait du discours du général DE GAULLE à Bayeux : "C'est du chef de l'Etat que doit procéder le pouvoir exécutif. Au chef de l'Etat la charge d'accorder l'intérêt général quant au choix des hommes avec l'orientation qui se dégage du Parlement. A lui la mission de nommer les ministres et, d'abord, bien entendu, le Premier qui devra diriger la politique et le travail du gouvernement. au chef de l'Etat la fonction de promulguer les lois et de prendre les décrets, car c'est envers l'Etat tout entier que ceux-ci et celles-là engagent les citoyens. A lui la tâche de présider les Conseils de Gouvernement et d'y exercer cette influence de la continuité dont la nation ne se passe pas. A lui l'attribution de servir d'arbitre au-dessus des contingences politiques. A lui s'il devait arriver que la patrie fût en péril, le devoir d'être le garant de l'indépendance nationale et des traités conclus par la France...".​

« C'est ici que l'effort de ceux qui n'avaient jamais cédé et autour desquels s'étaient, à partir du 18 juin 1940, rassemblé l'instinct national et reformée la puissance française tira des événements sa décisive justification... »

L'archive disponible en tête d'article est le reportage réalisé pour les « Actualités françaises » le 16 juin 1946. Le général, populaire auprès des Français depuis son fameux appel du 18 juin, tenait à conserver sa proximité avec le peuple et à dialoguer directement avec lui. Vêtu de son uniforme, symbole d'autorité et de droiture, il incarnait surtout sa neutralité politique. Ce discours fut historique, car c'était la première fois que le général s'exprimait publiquement depuis son départ en Grande-Bretagne. Il cherchait ce jour-là, à incarner sa légitimité de sauveur de la France et d’homme d’État incontournable dans sa reconstruction future.

« En même temps, c'est ici que sur le sol des ancêtres réapparut l'État ; l'État légitime, parce qu'il reposait sur l'intérêt et le sentiment de la nation ; l'État dont la souveraineté réelle avait été transportée du côté de la guerre, de la liberté et de la victoire, tandis que la servitude n'en conservait que l'apparence... » Dans une période d'incertitude politique et de vide constitutionnel, son discours se voulait avant tout un vibrant hommage rendu à l’État et l'occasion de fustiger la lutte des pouvoirs personnels et de condamner le régime des partis qu'il exécrait.