Vous trouverez ci-après une sélection de livre que je souhaite partager, surtout à destination des plus jeunes pour nourrir leur savoir en lien avec la thématique de ce site. Bonne Lecture et restez curieux !

Les mains du Miracle Joseph Kessel

Quatriéme de couverture : À la veille de la Seconde Guerre mondiale, Felix Kersten est spécialisé dans les massages thérapeutiques. Parmi sa clientèle huppée figurent les grands d'Europe. Pris entre les principes qui constituent les fondements de sa profession et ses convictions, le docteur Kersten consent à examiner Himmler, le puissant chef de la Gestapo. Affligé d'intolérables douleurs d'estomac, celui-ci en fait bientôt son médecin personnel. C'est le début d'une étonnante lutte, Felix Kersten utilisant la confiance du fanatique bourreau pour arracher des milliers de victimes à l'enfer.
Joseph Kessel nous raconte l'incroyable histoire du docteur Kersten et lève le voile sur un épisode méconnu du XXe siècle.

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Robert Merle La mort est mon métier Gallimard folio

Quatriéme de couverture :

«Le Reichsführer Himmler bougea la tête, et le bas de son visage s'éclaira...
- Le Führer, dit-il d'une voix nette, a ordonné la solution définitive du problème juif en Europe.
Il fit une pause et ajouta :
- Vous avez été choisi pour exécuter cette tâche.
Je le regardai. Il dit sèchement :
- Vous avez l'air effaré. Pourtant, l'idée d'en finir avec les Juifs n'est pas neuve.
Nein, Herr Reichsführer. Je suis seulement étonné que ce soit moi qu'on ait choisi...»

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Préface par Robert Merle le 27 avril 1972 : Immédiatement après 1945, on vit paraître en France nombre de témoignages bouleversants sur les camps de la mort outre-Rhin. Mais cette floraison fut brève. Le réarmement de l’Allemagne marqua le déclin, en Europe, de la littérature concentrationnaire. Les souvenirs de la maison des morts dérangeaient la politique de l’Occident : on les oublia.

Quand je rédigeai La Mort est mon Métier, de 1950 à 1952, j’étais parfaitement conscient de ce que je faisais : j’écrivais un livre à contre-courant. Mieux même : mon livre n’était pas encore écrit qu’il était déjà démodé.

Je ne fus donc pas étonné par l’accueil que me réserva la critique. Il fut celui que j’attendais. Les tabous les plus efficaces sont ceux qui ne disent pas leur nom.

De cet accueil je puis parler aujourd’hui sans amertume, car de 1952 à 1972, La Mort est mon Métier n’a pas manqué de lecteurs. Seul leur âge a varié : ceux qui le lisent maintenant sont nés après 1945. Pour eux, La Mort est mon Métier, « c’est un livre d’histoire ». Et dans une large mesure, je leur donne raison.

Rudolf Lang a existé. Il s’appelait en réalité Rudolf Hoess et il était commandant du camp d’Auschwitz. L’essentiel de sa vie nous est connu par le psychologue américain Gilbert qui l’interrogea dans sa cellule au moment du procès de Nuremberg. Le bref résumé de ces entretiens – que Gilbert voulut bien me communiquer – est dans l’ensemble infiniment plus révélateur que la confession écrite plus tard par Hoess lui-même dans sa prison polonaise. Il y a une différence entre coucher sur le papier ses souvenirs en les arrangeant et être interrogé par un psychologue…

La première partie de mon récit est une re-création étoffée et imaginative de la vie de Rudolf Hoess d’après le résumé de Gilbert. La deuxième – où, à mon sens, j’ai fait véritablement œuvre d’historien – retrace, d’après les documents du procès de Nuremberg, la lente et tâtonnante mise au point de l’Usine de Mort d’Auschwitz.

Pour peu qu’on y réfléchisse, cela dépasse l’imagination que des hommes du XXe  siècle, vivant dans un pays civilisé d’Europe, aient été capables de mettre tant de méthode, d’ingéniosité et de dons créateurs à construire un immense ensemble industriel où ils se donnaient pour but d’assassiner en masse leurs semblables.

Bien entendu, avant de commencer mes recherches pour La Mort est mon Métier, je savais que de 1941 à 1945, cinq millions de juifs avaient été gazés à Auschwitz. Mais autre chose est de le savoir abstraitement et autre chose de toucher du doigt, dans des textes officiels, l’organisation matérielle de l’effroyable génocide. Le résultat de mes lectures me laissa horrifié. Je pouvais pour chaque fait partiel produire un document, et pourtant la vérité globale était à peine croyable.

Il y a bien des façons de tourner le dos à la vérité. On peut se réfugier dans le racisme et dire  : les hommes qui ont fait cela étaient des Allemands. On peut aussi en appeler à la métaphysique et s’écrier avec horreur, comme un prêtre que j’ai connu : « Mais c’est le démon ! Mais c’est le Mal !… » Je préfère penser, quant à moi, que tout devient possible dans une société dont les actes ne sont plus contrôlés par l’opinion populaire. Dès lors, le meurtre peut bien lui apparaître comme la solution la plus rapide à ses problèmes.

Ce qui est affreux et nous donne de l’espèce humaine une opinion désolée, c’est que, pour mener à bien ses desseins, une société de ce type trouve invariablement les instruments zélés de ses crimes.

C’est un de ces hommes que j’ai voulu décrire dans La Mort est mon Métier. Qu’on ne s’y trompe pas : Rudolf Lang n’était pas un sadique. Le sadisme a fleuri dans les camps de la mort, mais à l’échelon subalterne. Plus haut, il fallait un équipement psychique très différent. Il y a eu sous le Nazisme des centaines, des milliers, de Rudolf Lang, moraux à l’intérieur de l’immoralité, consciencieux sans conscience, petits cadres que leur sérieux et leurs « mérites » portaient aux plus hauts emplois. Tout ce que Rudolf fit, il le fit non par méchanceté, mais au nom de l’impératif catégorique, par fidélité au chef, par soumission à l’ordre, par respect pour l’État. Bref, en homme de devoir : et c’est en cela justement qu’il est monstrueux.


Kathrine Kressmann Taylor, Inconnu à cette adresse, Flammarion

Quatriéme de couverture : Une longue complicité unit Max et Martin, deux associés marchands d’art. En 1932, Martin retourne vivre en Allemagne, tandis que Max, juif américain, demeure en Californie. Quand Martin espace leur correspondance, Max s’inquiète. L’Histoire aura-t-elle raison de leur amitié ?

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Varlam Chalamov Récits de Kolyma

Quatriéme de couverture : Ce recueil regroupe trois séries de récits qui relatent l’internement de Varlam Chalamov dans les mines d’or de Kolyma-Magadan en Sibérie. Ces récits parvinrent clandestinement par la Valise diplomatique à Maurice Nadeau sous forme de microfilms. Il les publia pour la première fois en France en 1969, du vivant de son auteur, dans sa collection des Lettres Nouvelles chez Denoël. Plus de cinquante ans après le choc de ces révélations sur l’enfer du Goulag, l’œuvre de Varlam Chalamov, décédé en 1982, demeure un des meilleurs témoignages de l’univers concentrationnaire stalinien. 

Il s'agit ici dans la présente édition de la réédition de la première édition en France de 1969 d'un choix regroupant dix-sept récits publiés alors avec l'accord de Varlam Chalamov mais non revendiquée par lui pour d'évidentes raisons de sécurité. Par la suite François Maspero puis Verdier publièrent sous d'autres titres, l'intégralité des nouvelles de Chalamov sur la Kolyma. Présentation de Jean-Jacques Marie, 352 pages, collection "Poche Maurice Nadeau", traduit par Katia Kerel et Jean-Jacques Marie, ISBN 978-2-86231-483-9 

Varlam Chalamov, né à Vologda en 1907, accusé d’activités contre-révolutionnaires trotskystes, a passé dix-sept ans de sa vie dans les camps, de 1937 à 1954. Ce premier choix des Récits de Kolyma fut traduit du russe par Katia Kerel et Jean-Jacques Marie sous le pseudonyme d'Olivier Simon, onze ans avant des publications plus complètes chez d’autres éditeurs. Le choc que provoquèrent ces textes hallucinants fut immédiat. 

Extrait : "La mort de Staline nous avait laissés indifférents. Nous en avions trop vu pour espérer..."


Alexandre Soljenistyne L'archipel du goulag éditions Points

Quatriéme de couverture : Immense fresque de l’univers concentrationnaire soviétique, L’Archipel du Goulag a été écrit dans la clandestinité. Les milliers de lettres et témoignages reçus par Alexandre Soljénitsyne après la publication de son roman Une journée d’Ivan Denissovitch constituent la base de cette œuvre, qu’il qualifie d’« investigation littéraire » ; ces documents font de lui le dépositaire du malheur de tout un peuple. Secrètement sorti d’URSS, ce texte explosif suscite, lors de sa parution en Occident en 1974, une prise de conscience des réalités du régime soviétique.

Alexandre Soljénitsyne (1918-2008) est un écrivain et dissident russe. Incarcéré puis envoyé au Goulag en 1945, il y est détenu pendant huit ans. Lauréat du prix Nobel de littérature en 1970, il est l'auteur d'une œuvre considérable.

Préface inédite de Natalia Soljénitsyne

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Quatriéme de couverture : De juillet 1942 à août 1944, une petite fille juive partage le sort précaire de sept personnes contraintes de se cacher pour échapper à la Gestapo. Elle note dans son journal les menus faits et gestes de la communauté. Malgré la réclusion, la peur, elle rapporte fidèlement la gamme des sentiments que lui inspirent son âge et son cœur. Comme si, se sentant menacée par l’imminence d’un destin tragique, elle voulait vivre en accéléré l’histoire de sa sensibilité.

Film entier - Le Journal d'Anne Franck (1980) - Drame de Boris Sagal : ICI


Michel Tournier Le roi des Aulnes Gallimard Folio

Quatriéme de couverture : «3 janvier 1938. Tu es un ogre, me disait parfois Rachel. Un Ogre ? C'est-à-dire un monstre féerique, émergeant de la nuit des temps ? Je crois, oui, à ma nature féerique, je veux dire à cette connivence secrète qui mêle en profondeur mon aventure personnelle au cours des choses, et lui permet de l'incliner dans son sens. [...]
Je relis ces lignes. Je m'appelle Abel Tiffauges, je tiens un garage place de la Porte-des-Ternes, et je ne suis pas fou. Et pourtant ce que je viens d'écrire doit être envisagé avec un sérieux total. Alors ? Alors l'avenir aura pour fonction essentielle de démontrer - ou plus exactement d'illustrer - le sérieux des lignes qui précèdent.»

Prix Goncourt 1970